Texte extrait de « Jésus au quotidien »
« Une femme qui souffrait s’approcha de Jésus par derrière et toucha la frange de son vêtement. » Luc 8.43-44
Je suis ému par cette femme qui n’ose pas, et pour cause, dire ouvertement son mal et son attente. De ce fait, sa maladie la rend impure et elle doit s’exclure elle-même de la société. Or, elle est au cœur de la foule qui suit Jésus. Elle vient de voir Jaïrus implorer de façon très ostentatoire, l’intervention du Maître pour sa fille. Jamais elle ne pourra en faire autant. Pourtant, sa maladie a le même âge que la fillette (12 ans).
Alors parce qu’elle veut être guérie, elle aussi, discrètement, par derrière, elle saisit ce qu’elle peut : les franges du vêtement de Jésus. Or ce geste a, de surcroît, une grande valeur symbolique (nombres 15.38). La prière silencieuse et non exprimée s’il en est, n’en est pas moins exaucée : elle est guérie instantanément.
Il y a des prières muettes parce que trop intimes, trop confidentielles, trop personnelles qui n’intéressent que Dieu et celui lui les engendre. Mais si elles ne peuvent pas être verbalisées, elles doivent se manifester par un geste, même discret. Pourquoi ? Parce qu’exprimer son besoin à Dieu est nécessaire. Notamment pour mettre à bas l’orgueil toujours en nous qui n’accepte pas de reconnaitre notre dépendance et notre vulnérabilité.
Mais si pour des raisons multiples, la femme ne peut dire ouvertement son besoin, Jésus la contraint de formuler la réponse. Parce qu’il faut oser dire Dieu, d’une façon ou d’une autre. Soit dans la prière qui rend compte de l’attente et de la confiance, soit dans le témoignage qui dit l’exaucement et la puissance de Dieu.
Jaïrus s’est jeté aux pieds de Jésus pour faire sa demande. La femme s’est jetée aux pieds de Jésus pour dire sa réponse.
C’est toujours aux pieds de Jésus qu’il faut être semble-t-il !
Eric Denimal Auteur de « La Bible pour les nuls »